Nigeria : 95 criminels éliminés par l’armée dans l’Etat du Niger

L’armée nigériane a annoncé avoir tué « au moins 95 bandits » lors d’une opération militaire menée en début de semaine pour contrer une attaque criminelle dans l’Etat du Niger, au nord-ouest du pays. Cette intervention, qui a mobilisé des troupes au sol et des unités aériennes, a eu lieu près des villages de Warari et Ragada, dans le district de Rijau, selon un rapport d’experts affiliés aux Nations Unies.
Mardi, les forces armées ont mené des frappes aériennes ciblées ainsi que des échanges de tirs contre un groupe armé tentant de lancer une attaque. « Au moins 95 bandits ont été tués », précise le rapport, qui utilise la terminologie officielle nigériane désignant des groupes criminels organisés opérant dans les zones rurales appauvries. Ces bandes armées, souvent impliquées dans des actes de racket, de pillages et d’enlèvements, prospèrent sur fond de trafic d’armes.
Dans un communiqué publié mercredi, l’armée nigériane a confirmé avoir affronté des « terroristes » dans des combats directs, au cours desquels un soldat a été tué. Contrairement à certaines opérations passées où les forces armées communiquaient abondamment, parfois de manière exagérée sur leurs succès, cette intervention est restée relativement discrète malgré son ampleur.
L’armée aurait décidé de réduire la médiatisation de ses actions afin de ne pas alerter les groupes armés, qui suivaient de près ces publications pour adapter leurs mouvements.
Le nord-ouest du Nigeria est le théâtre d’une insécurité croissante alimentée par des bandes criminelles enracinées dans la criminalité rurale et le vol de bétail. Depuis 2011, ces groupes ont évolué vers une structure plus organisée et violente. Ils opèrent désormais à grande échelle, notamment dans la vaste ceinture forestière couvrant les Etats de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger.
Une autre source de préoccupation est l’alliance grandissante entre ces gangs criminels et les groupes jihadistes, en particulier ceux engagés depuis 16 ans dans une insurrection armée dans le nord-est du Nigeria. Cette collaboration, souvent motivée par des intérêts financiers, renforce la capacité de nuisance de ces groupes face à des forces de sécurité parfois dépassées, malgré une meilleure coordination entre l’armée de l’air et les forces terrestres.