Kenya : Plus de 6 000 réfugiés sud-soudanais quittent le camp de Kakuma, poussés par la faim

Depuis le début de l’année, plus de 6 000 réfugiés sud-soudanais ont quitté le camp de Kakuma, l’un des plus grands du Kenya, en raison des pénuries alimentaires aggravées par les coupes dans l’aide humanitaire internationale, ont indiqué jeudi les Nations unies.

Situé dans le nord-ouest du Kenya, le camp de Kakuma et son extension de Kalobeyei accueillent environ 300 000 réfugiés venus principalement du Soudan du Sud, de Somalie, d’Ouganda et du Burundi. Mais la réduction de l’aide, notamment américaine, a provoqué une forte baisse des rations alimentaires, entraînant des tensions et des manifestations en juillet.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a recensé environ 6 200 départs depuis janvier, dont 3 600 entre juillet et le 22 août, principalement des femmes et des enfants. Le chiffre réel serait encore plus élevé, selon l’agence, en raison de mouvements non enregistrés.

En parallèle, près de 4 800 nouveaux arrivants ont été signalés. Le HCR précise que si plusieurs facteurs expliquent ces mouvements, la réduction des rations par le Programme alimentaire mondial (PAM) semble avoir joué un rôle déclencheur. Depuis juillet, l’aide alimentaire est désormais limitée aux deux catégories les plus vulnérables de réfugiés, suscitant incompréhension et frustration.

« Ce que nous voyons est le résultat direct de l’insuffisance de l’aide mondiale », a dénoncé le PAM, qui appelle à un soutien urgent pour éviter que davantage de réfugiés ne soient contraints de rentrer dans des pays instables.

Pendant ce temps, au Soudan voisin, ravagé par la guerre depuis avril 2023, près de 30 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, selon l’ONU. Certaines régions comme El Fasher et Kadugli sont assiégées, et des épidémies, comme le choléra, s’y propagent. Face à cette crise humanitaire d’ampleur, l’ONU appelle à un accès durable pour les secours et à un engagement international renforcé.