Une nouvelle crise a éclaté mercredi entre le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, plongé dans un bras de fer concernant la gestion de la coalition présidentielle. Ce conflit survient alors que le sort de la cheffe de cette coalition, Aïssatou Mbodj, devient un point de friction majeur.
Le parti au pouvoir dirigé par Sonko a fermement rejeté la décision du président Faye de limoger Aïssatou Mbodj, jusqu’alors coordinatrice de la coalition qui a porté Faye à la présidence lors de la présidentielle de mars 2024. Dans un communiqué, le bureau politique de Pastef (parti de Sonko) a contesté la légitimité de cette mesure, affirmant que le président n’a pas le pouvoir de révoquer Mme Mbodj, une proche de Sonko.
Le président Faye, dans un discours mardi soir, a justifié sa décision par la nécessité de mettre fin à des « facteurs de division » au sein de la coalition. Il a annoncé la nomination de l’ancienne Première ministre Aminata Touré pour remplacer Mbodj à ce poste stratégique. Cependant, Pastef et ses alliés ont exprimé leur rejet de cette nouvelle orientation, précisant qu’ils ne se reconnaissent « dans aucune initiative coordonnée par Mme Touré ».
Ce conflit s’inscrit dans une série de tensions croissantes entre Faye et Sonko, qui ont éclaté au grand jour en juillet dernier, lorsque le Premier ministre a publiquement critiqué le président pour son manque d’autorité. Il avait auparavant désigné Faye comme son remplaçant lors de la présidentielle de 2024 après que sa propre candidature ait été invalidée par la justice, mais les divergences entre les deux hommes, anciens alliés, sont désormais évidentes.
Le climat politique est particulièrement tendu depuis l’élection de Faye en mars 2024, un scrutin qui a renforcé la position de Sonko, mais aussi fait ressortir les divergences de pouvoir au sein de la coalition. Le pays, encore marqué par les luttes contre l’ex-président Macky Sall, traverse une phase politique complexe, où les jeunes électeurs nourrissent encore de grandes attentes vis-à-vis des leaders du combat contre le régime précédent.
