Côte d’Ivoire : Soumaïla Bredoumy, porte-parole de l’opposition, incarcéré pour des accusations de terrorisme et complot contre l’Etat

Soumaïla Bredoumy, porte-parole du principal parti d’opposition ivoirien, a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi à Abidjan, après avoir été mis en examen pour un ensemble de 18 accusations, dont des « actes terroristes » et un « complot contre l’autorité de l’État », d’après ses avocats. Bredoumy, qui est également député du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), se trouve désormais incarcéré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan.

Les chefs d’inculpation qui pèsent sur lui sont particulièrement lourds. Parmi les charges, on retrouve des accusations de « terrorisme », « assassinat », « complot contre l’autorité de l’État », « attentat », mais aussi « atteinte à l’ordre public » et « violations des opérations électorales ». Il est également poursuivi pour des infractions comme « destruction volontaire de biens », « organisation d’une bande armée » et « apologie de meurtres », selon son avocat, Me Jean-Chrysostome Blessy.

En dépit de la gravité des accusations, Soumaïla Bredoumy, par la voix de son autre avocat, Me Luc Kacou Adje, a fermement nié toutes les charges retenues contre lui. « Il ne reconnaît aucun des faits qui lui sont reprochés », a affirmé Me Kacou Adje, précisant que des arrangements avaient été pris pour garantir des conditions de détention adaptées à son statut de député. Ainsi, Bredoumy sera placé dans une cellule isolée, afin de limiter les risques de mauvaise gestion de sa situation en prison.

L’arrestation de Soumaïla Bredoumy intervient dans un contexte politique tendu à l’approche des élections législatives prévues pour fin décembre. Ce dernier, candidat à ces élections, faisait son retour en Côte d’Ivoire après plusieurs mois d’absence. Mercredi, il avait été placé en garde à vue dans le cadre d’une procédure de flagrant délit, une mesure prévue par la Constitution ivoirienne pour les parlementaires. Le retour de Bredoumy survient dans un contexte où son parti, le PDCI, est en pleine campagne, alors que l’autre grande formation d’opposition, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, a décidé de boycotter ces législatives.

Il faut rappeler que Soumaïla Bredoumy n’est pas le seul dirigeant de l’opposition à être écarté des scrutins. Tidjane Thiam, président du PDCI, a lui aussi été disqualifié de la course à la présidence et vit à l’étranger depuis plusieurs mois.