L’attentisme a été la réponse de la population centrafricaine à la nomination de Catherine Samba Panza comme présidente de transition. La journée a été relativement calme toute la journée de mardi et, même en province, aucune violence à grande échelle n’a été signalée.
La nouvelle de l’élection de Catherine Samba Panza a été bien accueillie que ce soit par la population ou par la classe politique. Malgré cela, la peur de nouvelles tueries est plus présente que jamais au sein des Centrafricains, particulièrement chez les milliers de déplacés à cause des violences.
La pacification du pays est la première priorité de la nouvelle présidente de transition. Son appel à déposer les armes est, jusqu’à présent, bien suivi selon les premières constations. La mouvance anti-Balaka est déjà particulièrement satisfaite d’avoir obtenu le départ de l’ancien président de transition Michel Djotodia, ce qui était l’une de ses principales revendications. Mais on s’attend des actes concrets, dont le premier devrait être le désarmement des combattants de l’ancienne rébellion Séléka et des miliciens anti-Balaka suivi de la neutralisation des pillards. D’ici là, la méfiance est de rigueur. La plupart des 100 000 personnes réfugiées dans le camp de déplacés de l’aéroport de la capitale ne manifestent pas l’intention de retourner à leurs domiciles.
Catherine Samba Panza s’est engagée à nommer un nouveau Premier ministre de transition directement après sa prestation de serment mercredi devant la Cour constitutionnelle provisoire.
Le futur Premier ministre pourrait bien être musulman s’il répond aux critères de compétences et de probité morale recherchée par la nouvelle présidente. Avec la corruption qui ronge le pays, un gouvernement crédible est une garantie indispensable à une poursuite de l’aide de la communauté internationale qui a promis à la Centrafrique un soutien militaire et financier massifs d’ici les élections prévues pour février 2015.