Les avis de plusieurs experts réunis le weekend dernier à Marrakech ont convergé pour affirmer les risques que les velléités séparatistes, y compris celles du Front Polisario dans le Sahara occidental, font courir sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne,.
L’exemple le plus éloquent est le Mali, où le pays est toujours en train de se remettre de la longue crise sécuritaire qu’il a connue pendant 18 mois, induite par une vieille revendication séparatiste.
Pour Daouda Diallo Boubacar, coordonnateur du RIESCA (Réseau international d’études stratégiques sur les conflits en Afrique), les revendications séparatistes sont d’autant plus dangereuses que cette vaste zone africaine est constituée d’une mosaïque d’ethnies et de cultures.
Le sujet ne pouvait pas ne pas faire penser aux revendications du Front Polisario dans le Sahara occidental marocain, particulièrement à un moment où les accusations de collusion entre cette organisation et le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb Islamique se précisent. L’ICTS (Centre international des études sur le terrorisme), qui relève du think tank américain « Protomac Institute for Policy Studies », a récemment publié un rapport sur le sujet lors d’une conférence au « National Press Club » de Washington. Selon ce rapport, les camps de Tindouf sont devenus un lieu de choix de recrutement pour les recruteurs d’Al-Qaïda et les trafiquants de tous bords. Ce rapport va dans le même sens que celui présenté en avril dernier par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon.
Lors du « Marrakech Security Forum » du weekend dernier qui a réuni des experts aussi bien que des hauts militaires en provenance de 80 pays, Mme Mariane Evor de l’University Of Land de Suède a appelé à une gestion appropriée de la question identitaire dans le but de parvenir à une cohésion nationale avec des Etats souverains garantissant les droits culturels et identitaires des populations.