Les négociations entre Areva et le gouvernement nigérien se poursuivent, les deux parties ayant décidé de les prolonger jusqu’à la fin du mois de février.
Les représentants de l’Etat nigérien et de l’entreprise française se seraient déjà retrouvés à quatre ou cinq reprises, alternativement à Niamey et à Paris, selon le ministre nigérien des mines Oumarou Hamidou Tchiana. Mais jusqu’alors, les discussions n’ont abouti à aucun accord.
Avec les contrats d’exploitation de la Cominak et de la Somaïr arrivés à échéance le 31 décembre dernier, les mines qu’elles exploitent dans le nord du pays sont officiellement fermées pour maintenance sur décision d’Areva, en dépit d’un décret gouvernemental qui permet aux mines de fonctionner malgré l’absence d’accord.
Environ 5 000 salariés nigériens se retrouvent donc au chômage technique, même s’ils sont encore payés, alors que les négociations s’enlisent. Elles bloquent toujours sur le régime fiscal à adopter, l’Etat nigérien souhaitant appliquer une loi minière adoptée en 2006 à laquelle Areva n’est pour l’instant pas soumises et qui supprime les exonérations fiscales.
L’application de cette loi minière ferait passer le taux de redevance de 5.5% actuellement à 12%. Le gain serait conséquent pour les caisses de l’Etat puisque l’uranium représente plus de 70% des exportations du pays et, paradoxalement, ses revenus ne contribuent qu’à hauteur de 5% dans le budget national. L’enjeu pour Areva reste le maintien dans le pays au meilleur coût possible.
Les efforts de l’Etat nigérien pour obtenir un accord plus équitable entre les deux parties sont soutenus par l’ONG Oxfam France qui regrette la discrétion du gouvernement français sur le dossier, alors que l’Etat français est actionnaire à 80% d’Areva et que 75% de l’énergie produite dans le pays est d’origine nucléaire.