Le gouvernement malien a annoncé dimanche, la découverte d’un corps dans la ville-garnison de Kati, à 15 kilomètres de Bamako, qui était le quartier général des militaires qui ont renversé en mars 2012 le président Amadou Toumani Touré. Il s’agirait de l’un des militaires disparus après le coup d’Etat militaire de mars 2012.
Le corps a été exhumé d’un puits de Kati d’une profondeur de 50 mètres dans la nuit du samedi 1er mars 2014 sur ordre du juge d’instruction chargé du dossier des militaires disparus. Selon le communiqué du gouvernement, le puits se situait dans une concession située dans le quartier Malibougou, proche de la maison d’un important membre de l’ex-junte militaire putschiste, et avait été obstrué à l’aide de cailloux après l’ensevelissement du corps. L’emplacement a été indiqué aux enquêteurs par des militaires arrêtés dans le cadre de l’enquête. Malgré son état de décomposition avancée, il semble que le corps serait celui d’un colonel si l’on se fie aux galons découverts qu’il portait. Selon une source proche de l’enquête, il s’agirait du colonel Youssouf Traoré, l’un des putschistes de 2012 qui se serait ensuite opposés au général Sanogo. Mais des analyses supplémentaires sont indispensables pour une identification formelle.
Plusieurs corps soupçonnés d’être ceux de militaires disparus ont été découverts dans différentes fosses communes dans les zones proches de Kati depuis début décembre 2013, ce qui a conduit à l’arrestation du général Amadou Haya Sanogo et de plusieurs de ses proches. La crise de 18 mois déclenchée par le coup d’état militaire de mars 2012 a occasionné des abus aussi bien de la part des djihadistes et des rebelles touaregs que de l’armée malienne, particulièrement dans le nord. Certes, à l’image de l’affaire des militaires anti-putschistes disparus, les autorités maliennes déploient des efforts louables pour rendre justice mais beaucoup reste encore à faire.