L’Union Européenne a « vivement condamné » vendredi la reprise des combats dans la ville pétrolière de Bentiu au Soudan du Sud, exhortant les belligérants à cesser le feu pour le bien des populations civiles.
Michael Mann, le porte-parole du Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE), a appelé les troupes du président Salva Kiir et celles du chef rebelle Riek Machar à « cesser immédiatement toutes les opérations militaires afin d’assurer la protection des civils ».
Il a affirmé que l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement), l’organisation en charge de la médiation du conflit, avait attribué la reprise des hostilités aux dissidents du Mouvement Populaire de Libération du Soudan (SPLM). Il a également ajouté que l’UE attendait des informations plus détaillées sur le mécanisme de surveillance de l’IGAD.
Selon M. Mann, il n’y aura pas de solution militaire au conflit sud-soudanais. « Seules les négociations politiques peuvent résoudre la crise », a-t-il déclaré, invitant Salva Kiir et Riek Machar à reprendre les négociations de paix, sous les auspices de l’IGAD. Il a insisté sur la nécessité de « conclure un accord sur des arrangements de transition inclusifs dans le cadre du premier pas vers la réalisation de la paix durable ».
Les combats ont repris la semaine dernière dans la ville de Bentiu, alors que le Soudan du Sud connaissait depuis quelques mois une relative accalmie. Cette ville pétrolière, capitale de l’Etat d’Unité, est âprement disputée par les forces rebelles et gouvernementales depuis le début du conflit qui a fait des milliers de victimes dans ce plus jeune pays du monde.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a également condamné jeudi la reprise des hostilités au Soudan du Sud, estimant que cela constituait une violation grave de l’accord de cessez-le-feu entre Kiir et Machar.