Le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique centrale Abdoulaye Bathily a lancé jeudi à Libreville un vibrant appel à la communauté internationale pour une plus grande mobilisation contre la menace terroriste que représente le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram.
Depuis 2009, le Nigéria subit les conséquences de l’insurrection de Boko Haram avec plus de 10 000 personnes, majoritairement des civils, qui ont perdu la vie dans les attaques de la secte islamiste mais également dans la répression féroce des services de sécurité nigérians.
Mais les attaques meurtrières de la secte dépassent désormais les frontières du Nigéria au point de constituer une menace pour les pays voisins. En Afrique centrale, le Cameroun est la première victime des activités de Boko Haram. Plus que les attaques en elles-mêmes, le Cameroun fait face à une arrivée de Nigérians qui fuient les violences. Selon les Nations unies, entre juin et octobre de cette année, plus de 17 000 Nigérians ont trouvé refuge dans un camp de réfugiés à Minawao, dans l’extrême-nord du Cameroun. Les autorités locales ainsi que le HCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés) estiment à entre 4 000 et 5 000 le flux de personnes qui arrivent chaque semaine dans la région dont 70% de femmes et d’enfants qui ont un besoin urgent d’assistance.
Pour le moment, les autorités religieuses ainsi que les membres de la société civile ont multiplié les actions, notamment en matière de sensibilisation, pour prévenir l’enrôlement des jeunes par Boko Haram.Pour Abdoulaye Bathily, « si rien n’est fait rapidement, les défis sécuritaires auxquels la région est confrontée seront compliqués par une catastrophe humanitaire qui se rapproche inexorablement ».