Le général David Rodriguez, chef du commandement de l’armée américaine pour l’Afrique, a révélé mercredi la création de camps d’entraînement de l’Etat islamique dans l’est de la Libye. Cette information confirme la crainte de la communauté internationale de voir la Libye devenir un nouveau sanctuaire du terrorisme.
L’armée américaine surveille de très près l’installation de Daech en Libye, un phénomène qu’elle qualifie pour le moment de « très petit et naissant ». A l’heure actuelle, les combattants du groupe EI en Libye ne sont pas des volontaires venus de l’étranger mais des membres de milices qui ont fait allégeance à ce groupe djihadiste. Quelque 200 djihadistes s’entraîneraient actuellement dans ces camps. Interrogé à ce sujet par les journalistes, le général David Rodriguez a affirmé que « les Etats-Unis n’envisageaient pas actuellement de prendre pour cible ces camps d’entraînement en plus des positions de l’Etat islamique en Syrie et en Irak qu’ils bombardent déjà ».
La Libye, dont la ville côtière de Derna est le premier territoire de l’EI en dehors des frontières de son « califat » à cheval entre la Syrie et l’Irak, est une source d’inquiétude grandissante pour la communauté internationale, comme n’ont pas hésité à le faire savoir récemment les Etats-Unis et l’Union européenne. Le chaos y règne de plus en plus depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte de huit mois. Face aux milices toutes puissantes sur lesquelles elles n’arrivent pas à asseoir leur autorité, les autorités de transition, qui se sont révélées incapables de former une armée, se retrouvent démunies. Et la crainte des pays occidentaux de voir les extrémistes profiter de cette anarchie pour s’implanter semble se confirmer.