Les travaux pour la reconstruction des mausolées de Tombouctou, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, commencés il y a plus d’un mois mais officiellement lancés le 8 avril dernier, se poursuivent. L’Unesco, qui finance ces travaux, est parvenu à mobiliser près de 3 millions de dollars sur les 11 millions qu’il recherchait pour un programme global censé durer quatre ans.
Les travaux sont déjà bien avancés. Le superviseur général des travaux Alassane Hassey a annoncé qu’au moins trois des quatorze mausolées détruits étaient presque finis et n’attendaient plus que le crépissage, les portes et les fenêtres. L’objectif de la première tranche des travaux est de terminer la reconstruction des mausolées avant la saison des pluies qui débute en juillet. Au-delà de la volonté de remettre en état les monuments qui ont été détruits, les promoteurs de ces travaux ont pour objectifs de rassembler toutes les communautés de Tombouctou autour des valeurs fédératrices que sont les mausolées des saints et l’islam soufi, étant donné la primauté qu’a la religion sur le communautaire dans la « Ville aux 333 Saints ». Les habitants de la ville sont nombreux à visiter les mausolées tous les lundis, jeudis et vendredis, considérés comme des jours saints. L’Unesco a bon espoir que l’ensemble des mausolées soient bientôt à nouveau accessible aux fidèles.
En avril 2012 et janvier 2013, la ville de Tombouctou en proie aux djihadistes d’AQMI, d’Ansar Eddine ou encore du MUJAO, a été le théâtre de meurtres, de pillages, de destructions. En dix mois d’occupation, pas moins de quatorze mausolées de saints sur les seize inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco ont été entièrement rasés.