Le groupe islamiste Boko Haram a mené samedi dernier une attaque meurtrière sur un camp nigérien sur une île du lac Tchad. Deux jours après le raid, le bilan, qui continue à différer selon les sources, est avec certitude de plusieurs dizaines de morts.
La position militaire de l’armée nigérienne située à Karamga, une île particulièrement isolée du lac Tchad et dans laquelle 120 à 150 hommes étaient postés, a été attaquée samedi à l’aube par des islamistes de Boko Haram. D’après le témoignage d’un habitant de l’île, les assaillants sont restés sur l’île jusqu’à la mi-journée. Après en avoir terminé avec les soldats, les islamistes ont retourné leurs armes contre les habitants, « visant les têtes de ceux qui s’étaient jetés à l’eau pour leur échapper et brûlant vivant beaucoup de résidents dans leurs maisons ».
Deux jours après le raid, les bilans continuent à différer selon les sources. Une source sécuritaire tchadienne a déclaré que l’armée nigérienne a perdu 48 soldats et 36 sont portés disparus. Un élu du sud-est du Niger, une région frontalière avec le Nigéria où l’assaut s’est produit, a fait état de 80 soldats tués et une trentaine de disparus, un bilan globalement similaire à celui avancé par une source proche de l’armée nigérienne qui a mentionné 100 morts et 17 disparus. Niamey n’a pour sa part pas officiellement fait de commentaire.
L’attaque de samedi est l’une des plus meurtrières infligées à la coalition active depuis quatre mois et composée du Tchad, du Nigéria, du Cameroun et du Bénin. La veille, des combattants présumés de Boko Haram déguisés en soldats avaient abattu 21 déplacés qui tentaient de regagner leur village dans le nord-est du Nigéria pour y chercher à manger.