Le ministre nigérien de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou a rapporté hier jeudi à la radio publique une attaque des combattants islamistes de Boko Haram dans le sud-est du pays. Il a avancé le bilan de 38 personnes tuées, dont une majorité de femmes et d’enfants.
L’attaque a été menée dans la nuit de mercredi à jeudi. Les assaillants sont arrivés en voiture ou à moto dans la commune de Gueskérou, située dans la région de Diffa le long du fleuve Komadugu qui sépare le Niger du Nigéria, et ont pris pour cible les villages de Lamana et Ngoumao. Ils ont tiré sur des villageois avant d’incendier les maisons au toit de chaume où d’autres habitants s’étaient réfugiés. Le ministre nigérien de l’Intérieur a annoncé des opérations aériennes et terrestres des forces de sécurité nigériennes pour « rattraper et neutraliser » les assaillants. Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans la région de Diffa et arrêté plus de 600 personnes soupçonnées de liens avec le groupe armé nigérian.
Cette attaque est la dernière d’une longue série menée par les islamistes nigérians dans le sud du pays depuis le début de l’année et en même temps la plus meurtrière perpétrée contre des civils dans le pays. C’est également la deuxième opération transfrontalière d’importance menée par le groupe islamiste nigérian cette semaine après le double attentat-suicide qui a fait 34 morts lundi dernier à N’Djamena, la capitale tchadienne. Le gouvernement nigérien n’en reste pas moins déterminé à poursuivre sa participation aux côtés du Nigéria, du Tchad et du Cameroun dans l’opération militaire régionale contre Boko Haram, désormais affiliée à l’organisation de l’Etat islamique, lancée depuis le mois de février.