Sani Datti, le porte-parole de la Nema, l’agence nigériane de secours, a confirmé mercredi dernier dans un communiqué le retour chez eux de quelque 12 000 Nigérians. Originaires de l’Etat de Borno pour la plupart, ils avaient fui au Cameroun à cause des attaques contre leur communauté. De plein gré ou forcé, les raisons de ce retour ne sont pas encore clairs.
La Nema, chargée de l’accueil de ces réfugiés à qui elle fournit de la nourriture et des soins de santé, a reçu 1 121 réfugiés des services de l’immigration au poste de Sahuda, au sud de Mubi, dans l’Etat d’Adamawa. Avec cinq attaques suicides recensées depuis le 12 juillet dernier, la situation sécuritaire se dégrade dans le nord du Cameroun. Selon certains, c’est cette situation qui aurait décidé les réfugiés nigérians du nord du Cameroun, qui y avaient fui les violences de Boko Haram, à rentrer chez eux. Mais un responsable proche du dossier basé à Abuja, la capitale nigériane, a affirmé que ces réfugiés ne rentraient pas au Nigéria de leur plein gré, qu’ils avaient été expulsés du Cameroun, et que leur nombre pourrait très rapidement grimper jusqu’à 17 000. Les autorités camerounaises n’ont pas officiellement confirmé l’expulsion des Nigérians.
Ce ne serait, cependant, pas la première action de ce genre dans la région. Samedi dernier, l’hebdomadaire régional l’œil du Sahel avait révélé une rafle d’environ 2 000 Nigérians illégaux au poste-frontière de Kousseri, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Cette rafle avait conduit à l’expulsion de quelque 620 réfugiés nigérians. Pour beaucoup, notamment au niveau des responsables nigérians, cette vague d’expulsion de réfugiés nigérians est clairement une conséquence de l’augmentation du nombre d’attaques de Boko Haram dans le nord du Cameroun.