Le Mali reste en tête des points chauds du terrorisme au Sahel, où Aqmi continue de sévir avec la revendication de l’enlèvement de la ressortissante suisse Béatrice Stockly qui a eu lieu le 8 janvier à Tombouctou, dans le Nord tourmenté du Mali.
C’est une branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique baptisée « l’Emirat du Sahara » qui a revendiqué le rapt, selon l’agence mauritanienne privée Al Akhbar. L’agence dont se servent souvent les groupes terroristes d’Aqmi pour faire passer leurs messages, précise avoir reçu une vidéo de huit minutes.
Dans cette vidéo que l’agence mauritanienne n’a pas diffusée, se limitant à en expliquer ce qu’elle affirme être le contenu, les jihadistes de « l’Emirat du Sahara » exigent en contrepartie de la libération de leur captive « la remise en liberté d’un certain nombre de ses combattants en prison au Mali et l’un de ses dirigeants, Abou Tourab, détenu à la CPI», à La Haye.
Pour justifier le rapt, « l’Emirat du Sahara » reproche à Béatrice Stockly, une chrétienne convaincue, ses activités « d’évangélisation ». La suissesse avait été enlevée une première fois en 2012 à Tombouctou, où elle était connue également
pour ses activités sociales locales. Le groupe islamiste Ansar Dine, une autre filiale d’Aqmi, l’avait ensuite libérée sous la promesse de renoncer à ses activités de prédications chrétiennes.
Mais elle est retournée à Tombouctou après sa libération et c’est sa persistance à poursuivre le prêche de ses convictions chrétiennes qui a amené l’Emirat du Sahara à décider de l’enlever une nouvelle fois, explique l’agence mauritanienne.
Si la justification avancée par le groupe terroriste peine à convaincre, ce rapt renseigne en tout cas sur la persistance de la menace terroriste au Mali, particulièrement dans le nord du pays.
En dépit de l’intervention des troupes françaises et internationales dans le nord Mali en janvier 2013, les groupes islamistes armés représentent toujours une réelle menace terroriste pour les autorités de Bamako aussi bien que pour la communauté internationale.