Après plusieurs mois de tension politique qui menace de dégénérer en guerre civile, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon est arrivé lundi à Bujumbura pour tenter de trouver une issue pacifique à cette crise qui risque de s’étendre et de menacer la stabilité de la région des Grands Lacs.
Depuis l’éclatement de la crise politique en avril 2015, c’est la première fois que Ban Ki-Moon se déplace personnellement au Burundi pour tenter d’apaiser les tensions qui persistent entre le clan du président et ses opposants. Une première visite qui promet d’être tourmentée puisque plusieurs actes de violences ont été recensés lundi dans certains quartiers de la capitale burundaise.
Le secrétaire général de l’ONU devrait rapidement débuter mardi les négociations avec le chef d’Etat Pierre Nkurunziza. D’après des sources proches du dossier, Ban Ki-Moon tentera notamment de convaincre le président burundais d’ouvrir, avec l’opposition, des pourparlers de sortie de crise. Des négociations que la communauté internationale estime nécessaires afin d’éviter une escalade qui risque de déboucher sur des atrocités inter-ethniques.
Selon un diplomate occidental en poste à Bujumbura, le secrétaire général de l’ONU devrait également s’entretenir avec M. Nkurunziza sur un sujet sensible : les violations massives des droits de l’Homme qui ont lieu dans le pays depuis le début de la crise. Plusieurs charniers ont en effet été retrouvés dans les environs de la capitale burundaise ces dernières semaines. Certaines photos satellites font même état de plusieurs dizaines de fossés où auraient été ensevelis les corps d’opposants armés hostiles au régime de Pierre Nkurunziza.
Depuis le début de la crise, près de 400 personnes ont trouvé la mort dans des combats opposant d’un côté l’armée burundaise et, de l’autre, les opposants au président Nkurunziza. Ces violences ont par ailleurs poussé plus de 240.000 personnes à fuir la région à la recherche de sécurité dans les pays voisins, particulièrement au Rwanda qui est accusé d’armer l’opposition.