A quelques jours de l’élection présidentielle, la tension est montée d’un cran à N’Djamena, avec l’ouverture du procès de quatre leaders de la société civile arrêtés le 22 mars dernier, pour avoir voulu organiser des manifestations contre la candidature du président, Idriss Déby Itno à un cinquième mandat.
Des manifestants de l’opposition rassemblés devant le palais de justice de N’Djamena, pour dénoncer ce procès ont été dispersés par les forces de l’ordre.
Le parquet de N’Djamena a requis lors de l’audience de jeudi, six mois de prison ferme contre les quatre militants Mahamat Nour Ahmed Ibedou, porte-parole de la coalition « Ça suffit », Younous Mahadjir, secrétaire général de l’Union des syndicats du Tchad, Céline Narmadji, porte-parole de la coalition «Trop c’est trop» et Nadjo Kaina Palmer, porte-parole du mouvement Iyina.
Trois chefs d’accusations sont retenus à l’encontre des 4 mis en cause, à savoir tentative de trouble à l’ordre public, opposition à une autorité légitime et provocation d’un attroupement non-armé.
Le verdict du procès doit être prononcé le 14 avril prochain. A l’annonce du réquisitoire du parquet, plusieurs centaines de personnes venues manifester devant le palais de justice de N’Djamena, en faveur de la libération des prévenus, ont exprimé un fort mécontentement et ont tenté de bloquer le départ de la fourgonnette transportant les accusés.
Un membre de la société civile présent sur place a affirmé que les forces de l’ordre avaient dispersé la foule «en tirant en l’air à balles réelles». Les affrontements se sont poursuivis dans l’après-midi dans les ruelles autour du tribunal entre les jeunes manifestants et les forces de l’ordre.
Le premier tour de la présidentielle tchadienne se tiendra le dimanche prochain. Dans ce contexte tendu, la communauté internationale multiplie les appels au calme. Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily a lancé un appel à la retenue à tous les acteurs impliqués dans le processus électoral.