Aidé par l’ONU et les pays occidentaux, le gouvernement d’union dirigé par Fayez al-Sarraj tente d’asseoir son autorité en Libye, en annonçant la création d’une nouvelle force armée pour ramener l’ordre dans un pays éclaté entre milices rivales qui sèment le chaos depuis la chute de Kadhafi en 2011.
Baptisée « Garde Présidentielle », la nouvelle armée dont les effectifs n’ont pas été révélés, est composée de militaires et de policiers appartenant aux « différentes régions » du pays. Les rivalités tribales et régionales imposent une telle précision de la part du nouveau gouvernement issu de l’accord de Skhirat, conclu en décembre 2015 au Maroc.
La nouvelle force armée devrait recevoir le soutien des pays occidentaux, lors de la réunion sur la Libye programmée le 16 mai à Vienne. Une conférence qui devrait entériner la levée de l’embargo sur les armes afin de doter les nouvelles autorités de Tripoli d’équipements militaires. Cette demande avait été formulée, le 28 avril dernier, par le ministre italien des Affaires étrangères, Paulo Gentiloni.
Pour les pays occidentaux l’objectif est double. D’une part, permettre à la nouvelle force armée de s’imposer face aux nombreuses milices armées, encore présentes dans les villes de l’ouest du pays. Et, d’autre part, empêcher les forces du général Khalifa Haftar, autoproclamé chef de l’armée de l’Est du pays, d’avancer vers la région stratégique du croissant pétrolier.
Le controversé général Haftar, soutenu par une partie des membres du parlement de Tobrouk (dans l’Est du pays), prétend avancer vers l’Ouest pour s’attaquer aux milices de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI) qui contrôle la ville de Syrte.
En fait, le gouvernement d’union dirigé par Fayez al-Sarraj craint que le général Haftar ne prenne le contrôler des principales régions de production du pétrole. Un scénario qui risque de se traduire par le renforcement du pouvoir du général, avec au final une perpétuation de la division de la Libye entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, à l’Est.