Les islamistes somaliens des Shebab font de nouveau parler d’eux au Kenya, où le groupe armé a mené une attaque meurtrière contre un ensemble résidentiel de la ville frontalière de Mandera, en pleine nuit de mercredi à jeudi, faisant au moins six morts.
Les extrémistes Shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont utilisé de puissants explosifs contre cet ensemble entouré d’une haute enceinte de Mandera, ville située dans l’extrême nord-est du Kenya, à la frontière avec la Somalie et l’Ethiopie. Alertées par le bruit des explosions, les forces de sécurité sont arrivées rapidement sur les lieux de l’attaque, faisant fuir les extrémistes, selon des sources sécuritaires locales.
C’est ce qui a permis de sauver la vie de dizaines d’autres habitants de l’ensemble résidentiel, d’après les mêmes sources. L’attaque n’a pas encore été revendiquée, mais les responsables sécuritaires locaux pointent du doigt les rebelles Shebab qui n’ont pas trop de difficulté à traverser la frontière pour mener des attentats au Kenya.
Les Shebab concentrent leurs attaques terroristes contre le Kenya pour obliger Nairobi à retirer ses forces qui constituent l’ossature de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Des dizaines d’attaques ont été menées au cours des dernières années par les djihadistes somaliens au Kenya, faisant des centaines de morts.
L’attaque terroriste d’avril 2015 contre l’université de Garissa (à quelque 300 km à l’est de Nairobi) est emblématique de la violence des Shebab. Au moins 148 personnes y avaient été tuées, dont la plupart des étudiants. La nouvelle attaque de mercredi intervient quelques jours seulement après l’explosion d’une voiture piégée à Mogadiscio, faisant au moins deux morts et plusieurs blessés.
Une recrudescence de opérations des Shebab dans laquelle les observateurs voient peut-être le signe d’une campagne d’attentats dans le contexte de la prochaine élection, au suffrage indirect, d’un nouveau président somalien avant la fin novembre.