Aucune revendication n’a été annoncée pour les trois travailleurs humanitaires enlevés lundi au Darfour, un incident qui intervient dans cette région du Soudan où une guerre civile larvée sévit depuis maintenant plusieurs années.
Il s’agit de trois employés du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR). Les humanitaires ont été élevés à Geneina, capitale du Darfour Ouest. Il s’agit de deux népalais et d’un soudanais.
Si aucune revendication n’a pour l’heure été émise par les kidnappeurs, tout laisse à penser qu’une rançon, voire un échange de détenus sera mis bientôt sur la table par les auteurs de l’enlèvement. Abdelah Mustapha, porte-parole de l’État du Darfour-Ouest a précisé que la police était sur les traces des kidnappeurs.
Quant aux HCR, pour lequel travaillent les victimes, l’organisation onusienne n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat sachant qu’une réunion d’urgence était en cours pour peser les différentes solutions qui s’offrent à eux.
De nombreux enlèvements d’humanitaires et de personnels étrangers ont secoué le Soudan, et plus particulièrement le Darfour ces dernières années. La région fait face à un conflit armé depuis 2003, date à partir de laquelle des minorités ethniques ont pris les armes contre les tribus arabes qui peuplent la région.
Depuis maintenant 13 ans, le gouvernement de Khartoum mène une guerre féroce à ces mouvements de rébellion. Selon les derniers rapports onusiens en la matière, la guerre au Darfour a fait au moins 300 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés.
Dans leur volonté d’étouffer cette crise, les autorités Soudanaises ont annoncé en avril dernier que la page de la crise était désormais tournée. Une annonce qui faisait suite à un référendum sur le statut administratif du Darfour, mais le scrutin a été boycotté par les rebelles et fortement critiqué par la communauté internationale.
En attendant que la situation sécuritaire se stabilise au Soudan, les observateurs estiment que les enlèvements de personnels humanitaires ne baisseront pas de sitôt.