L’ancien dictateur gambien Yahya Jammeh a quitté le pouvoir samedi pour rejoindre la Guinée Conakry, un départ qui a laissé place à un profond soulagement aussi bien chez les gambiens que dans les pays voisins.
C’est une victoire pour Adama Barrow. Le nouveau président gambien qui a résisté depuis décembre dernier pour déchoir Yahya Jammeh, est finalement confirmé après avoir prêté serment, non pas à Banjul, mais à Dakar où il est momentanément réfugié.
Sous la pression de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Yahya Jammeh a été forcé de s’exiler en Guinée Conakry. Afin de le contraindre à lâcher les rênes du pouvoir, le Nigeria et le Sénégal avaient menacé l’ancien dictateur gambien d’une intervention militaire.
Néanmoins, l’exil forcé de l’ancien homme fort du pays ne suffit pas pour autant à régler la question de la transition dans ce petit pays anglophone de deux millions d’habitants. Adama Barrow qui a prêté serment le 19 janvier dernier, n’a pas encore pris officiellement son poste en Gambie.
Les observateurs estiment que ce délai d’attente vise à faire baisser la tension qui persiste en Gambie après l’effervescence du départ de Yahya Jammeh. En effet, l’exil forcé de l’ancien dictateur gambien, a permis à ses anciens proches collaborateurs de sortir de leur mutisme.
D’après plusieurs sources concordantes, Yahya Jammeh aurait volé des millions de dollars au gouvernement avant son départ en exil. Selon Mai Fatty, un proche conseiller du nouveau président gambien, quelques 500 millions de dalasi, l’équivalent de 11 millions de dollars, auraient été dérobés des caisses de l’Etat avant le départ de Yahya Jammeh samedi.
Ce vol orchestré a été effectué progressivement durant près de deux semaines. D’après les observateurs, le détournement de ces fonds publics ne représente probablement que la face visible des problèmes liés au départ de Yahya Jammeh. Plusieurs autres affaires pourraient être dévoilées dans les jours à venir.