Le retour du Maroc à l’Union Africaine (UA), fin janvier, ne changera rien à la position du royaume sur l’affaire du Sahara, a affirmé Nasser Bourita, le ministre marocain délégué aux Affaires Etrangères, en réaction aux médias du Polisario et de l’Algérie qui tentent de faire croire que ce retour vaut reconnaissance de la république proclamée par le mouvement séparatiste.
Dans un entretien avec le journal en ligne Le Desk paru dimanche, le responsable marocain pousse l’avantage plus loin : « Non seulement le Maroc ne reconnaît pas – et ne reconnaîtra jamais – la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), cette entité fantoche, mais il redoublera d’efforts pour que la petite minorité de pays, notamment africains, qui la reconnaissent encore, fassent évoluer leur position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques ».
Une déclaration percutante qui dément le fait que, par sa simple adhésion à l’UA, le Maroc reconnaîtrait tacitement la RASD, qui reste à l’heure actuelle, membre de l’organisation panafricaine. Nasser Bourita fait référence au droit international, estimant que le cas d’Israël à l’ONU en représente l’exemple vivant.
« Ainsi, la majeure partie des pays arabes », ou encore l’Iran, qui siègent à l’ONU en présence d’Israël « ne reconnaissent pas » l’Etat hébreu. « Est ce que l’Algérie reconnaît Israël du seul fait qu’elle siège à l’ONU à ses côtés ? », s’interroge malicieusement Bourita.
La même situation vaut aussi pour l’UA, où sur les 55 pays qui y siègent actuellement, une majorité écrasante d’entre eux ne reconnaissent pas la RASD. Seule une dizaine de pays y soutiennent l’Algérie dans sa volonté d’imposer une entité séparatiste dans les provinces du sud du Maroc, en soutenant le Polisario.
Bourita n’a d’ailleurs pas caché l’agenda du Maroc pour la prochaine étape : Rabat « redoublera d’efforts pour convaincre la petite minorité de pays, notamment africains, à reconsidérer leurs positions à l’égard d’une république du Sahara purement théorique et qui n’est reconnue ni par l’ONU ni par aucune grande capitale dans le monde.