Le procureur général du tribunal d’Abidjan a requis mardi à l’issue du jugement de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire Simone Gbagbo, une peine d’emprisonnement à vie pour avoir participé aux violences qui ont secoué le pays en 2011.
« Messieurs les jurés, vous déclarez Mme Gbagbo coupable de crime contre l’Humanité et de crime de guerre et vous la condamnez à l’emprisonnement à vie », a affirmé mardi Aly Yéo le procureur général du tribunal d’Abidjan.
Cette lourde requête intervient après un long processus judiciaire qui a débuté après la destitution du président Laurent Gbagbo en 2011. Simone Gbagbo, épouse de l’ancien dirigeant ivoirien, était jugée pour crimes contre l’Humanité et pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara.
Elle a également été jugée pour avoir participé à une cellule de guerre qui aurait organisé des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.
Surnommée « la dame de Fer », Simone Gbagbo est aussi accusée d’avoir « répondu à des correspondances de marchands d’armes qui lui proposaient des achats d’armes et d’hélicoptères de combat ». Selon le procureur, « elle a commencé à s’imposer depuis l’accession de son époux en 2000 comme le véritable chef de la Côte d’Ivoire, de l’armée, de la Police ainsi que de la gendarmerie ».
Laurent Gbagbo est, quant à lui, jugé actuellement par la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye pour crimes contre l’Humanité commis durant la crise post-électorale de 2011. Au moins 3 000 personnes ont été tuées lors de ces violences de rue qui ont impacté sérieusement l’économie ivoirienne. Mais dès l’accession à la présidence de l’actuel dirigeant Alassane Ouattara, de sérieuses réformes, tant politiques qu’économiques ont été mises en œuvre, ce qui a favorisé le rétablissement rapide de la situation dans le pays.