La situation restait confuse lundi en Côte d’Ivoire, où la mutinerie de militaires réclamant le versement de primes promises par le gouvernement paralysait Abidjan et Bouaké, les deux plus grandes villes du pays, pour la quatrième journée consécutive.
Malgré les menaces de l’état-major de l’armée ivoirienne de prononcer des « sanctions sévères » contre les mutins, ces derniers ne semblaient pas intimidés. Les crépitements des kalachnikov étaient fréquents, alors que les tirs à l’arme lourde se faisaient entendre sporadiquement depuis lundi matin à Abidjan ainsi qu’à Bouaké, la deuxième ville du pays (centre).
Commerce et banques étaient pour la plupart fermés dans les deux villes de crainte d’un débordement. Car, le chef d’état-major de l’armée avait indiqué dimanche que des troupes se dirigeaient vers Bouaké pour une opération de « rétablissement de l’ordre ».
Les soldats mutins réclament le reliquat de primes promises par le gouvernement après les mutineries qui avaient éclaté en janvier dernier. Le gouvernement avait alors promis aux mutins de verser 12 millions de francs CFA (environ 18 000 euros) de primes pour chacun d’eux, en tranches.
Les soldats avaient obtenu 5 millions de francs CFA en janvier. Ils réclament à présent le versement du reliquat de 7 millions de francs CFA restants qui avaient été promis pour le mois de mai.
L’épreuve de force met la pression sur la classe politique, obligée de trouver une issue afin de rassurer une opinion qui craint un retour à l’instabilité après la normalisation en Côte d’Ivoire depuis l’élection de Alassane Ouattara en 2011.