Face aux flux incessants de migrants qui traversent, au péril de leur vie, la méditerranée à partir de la Libye pour atteindre l’Europe, des pays européens commencent à envisager d’envoyer une mission de l’UE à la frontière Libye-Niger, l’une des principales routes empruntées par les passeurs de migrants subsahariens.
Il ne se passe pratiquement plus un jour sans l’annonce de la mort en mer ou le sauvetage de dizaines, voire de centaines de migrants par des gardes-côtes libyens ou des bateaux d’ONG humanitaires internationales. Plus de 6 000 migrants ont ainsi pu être sauvés au cours des dix derniers jours, parmi lesquels des femmes et des enfants, alors que des dizaines d’autres sont portés disparus.
L’OIM, l’organisation internationale des migrations, et le HCR parlent de plus de 1000 personnes mortes noyées en méditerranée depuis le début de l’année. Mais alors que Filippo Grandi, le Haut-commissaire appelle les pays européens à opter pour une migration légale contrôlée, le ministre italien de l’Intérieur et son homologue allemand demandent la mise en place d’une mission de l’UE à la frontière entre la Libye et le Niger pour endiguer les flux des migrants clandestins.
Dans une lettre adressée la semaine dernière à la Commission européenne de Bruxelles, les deux ministres avancent l’argument suivant: l’écrasante majorité de plus de 40 000 migrants arrivés en Italie entre janvier et avril de cette année « ont embarqué en Libye« . Une grande partie d’entre eux sont arrivés à travers la frontière du Niger.
Mais si les deux ministres proposent « des programmes de développement et de croissance » le long de la frontière entre la Libye et le Niger, ils n’ont toutefois pas avancé des mesures concrètes sur les financements et l’agenda de tels programmes.