Quelles sont les chances de réussite pour le cessez-le-feu unilatéral annoncé lundi par le président sud-soudanais, Salva Kiir, alors que le « dialogue national » proposé pour mettre fin à la guerre civile dans le pays exclut son éternel rival Riek Machar?
Ce n’est pas la première fois qu’un cessez-le-feu est annoncé sans jamais être suivi d’effet. Les profondes rancœurs entre les dirigeants des factions rivales ont vite fait de reprendre le dessus, perpétuant une guerre civile destructrice.
Depuis fin 2013, les combats entre les troupes de Salva Kiir et les partisans de l’ancien vice-président Riek Machar ont fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3,5 millions de déplacés et de réfugiés dans les pays voisins.
Les hostilités avaient commencé deux ans et demi seulement après l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, une libération obtenue après une longue et pénible lutte contre le Soudan.
Après la nouvelle annonce de Salva Kiir, les observateurs estiment que les conditions posées par le président donnent peu de chances au cessez-le-feu de tenir longtemps, d’autant qu’il a mis en garde sur le droit des troupes gouvernementales de se défendre. Par ailleurs, son offre d’ouvrir un « dialogue national » excluant Riek Machar, ne rassure par beaucoup l’opposition.
« Je veux que le comité (du dialogue national) conduise des consultations aussi larges que possible pour permettre aux Sud-Soudanais d’exprimer leurs opinions et leurs aspirations à restaurer la paix dans leur pays », a déclaré M. Kiir. Malgré tout, l’opposition reste sceptique, jugeant qu’un dialogue mené par Salva Kiir a peu de chances d’aboutir.