Le groupe djihadiste Boko Haram ne se limite pas seulement aux attaques terroristes et aux attentats suicides menés au Nigeria et dans les pays voisins, il détourne aussi les convois d’aide humanitaire destinés aux personnes déplacées dans le Nord-Est du pays.
D’après le Vice président nigérian Yemi Osinbajo, qui s’exprimait le week-end dernier, sur une centaine de camions qui acheminaient des vivres pour les camps de déplacés ces derniers mois, une cinquantaine d’entre eux auraient été pris à partie par les éléments djihadistes de Boko Haram.
Cette situation a poussé le gouvernement à mettre en place des mesures sécuritaires plus draconiennes. A cet effet, le vice-président nigérian a annoncé que tous les acheminements d’aide humanitaire à destination des camps de déplacés seront renforcés par la présence d’agents des forces de l’ordre. 1 300 soldats et 656 policiers ont d’ores et déjà été déployés pour parer aux éventuelles actions de détournements de Boko Haram.
Plus de 8,5 millions de personnes, essentiellement des familles, vivent dans des camps humanitaires au Nord-Est du Nigeria. Cette région menacée par la famine, reste encore difficile d’accès, ce qui complique les acheminements d’aide humanitaire et facilite par la même occasion les détournements de camions.
Pour les observateurs, les risques de détournements des aides humanitaires par Boko Haram ne cesseront pas tant que les routes et les chemins d’accès desservant ces régions reculées du pays ne seront pas totalement sécurisés.