Au Burkina Faso, le procès du putsch de 2015 a repris mercredi, avec au banc des accusés, des dizaines de militaires, mais aussi des civils qui auraient cherché à renverser le fragile gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré.
Au total, 84 accusés sont jugés dans cette affaire de tentative de coup d’État, qui s’était soldée par la mort de 14 personnes en plus de 250 blessés. Parmi eux, figurent 66 militaires, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé.
Parmi les accusés également, le Malien Sidi Lamine Oumar, membre du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), qui fait partie de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Mais les avocats de la Défense contestent l’arrestation de Sidi Lamine Oumar, estimant qu’elle est destinée uniquement à montrer l’existence d’une complicité entre le général Gilbert Diendéré et les Touaregs ou des djihadistes maliens.
Selon des sources proches du dossier, le procès pourrait s’étaler sur plusieurs semaines. Il pourrait également connaître des rebondissent au vu de la première séance qui a eu lieu fin février dernier, et qui a été aussitôt reportée à la demande de la Défense.
Les avocats de la Défense avaient en effet quitté le procès qui venait de s’ouvrir, protestant contre la légitimité du tribunal militaire.
Les avocats contestent notamment le mode de nomination par décret du président du Palais de Justice. La Défense pourrait probablement user d’autres manœuvres pour tenter de retarder le procès ou faire pencher la balance en faveur des accusés, selon les mêmes sources.