Les drames de la migration en méditerranée semblent sans fin, la mort de plus d’une centaine de personnes au large des côtes de Libye, début septembre, en est l’amère illustration et la fermeture par l’Italie de ses ports aux bateaux de secours est loin de dissuader les passeurs ou les migrants.
C’est Médecins Sans Frontières qui en a fait l’annonce lundi, citant des rescapés. Parmi la centaine de morts qui ont péri dans le naufrage de deux pneumatiques, figurent au moins une vingtaine d’enfants, assure l’organisation. Se basant sur les témoignages des rescapés, MSF affirme que les migrants venaient de près d’une dizaine de pays africains: Mali, Nigeria, Soudan, Cameroun, Ghana, Libye, Égypte, Algérie.
Les deux embarcations étaient parties des côtes libyennes le 1er septembre au matin, avec quelque 320 personnes. L’un des deux pneumatiques qui avait à son bord 165 adultes et 20 enfants, a coulé. Un rescapé a raconté à des membres de MSF que « le téléphone satellite indiquait que nous n’étions pas loin des côtes maltaises. Nous avons appelé les gardes-côtes italiens et envoyé nos coordonnées pour demander de l’aide. On nous a dit qu’on nous envoyait quelqu’un, mais le bateau a commencé à couler ».
Selon ce témoin, des secours sont arrivés par les airs mais le bateau avait déjà coulé et 55 personnes seulement ont été secourues. Le lendemain, dimanche 2 septembre, les gardes-côtes libyens ont ramené des rescapés de ce naufrage parmi un groupe de 276 personnes.
Samedi dernier, le HCR avait affirmé que des passeurs et des trafiquants d’êtres humains se faisaient passer pour des travailleurs humanitaires. Ils endossent des uniformes semblables à ceux portés par le personnel des organisations travaillant avec l’ONU pour tromper les migrants et les vendre ensuite en Libye. Là, en l’absence d’autorité et au milieu du chaos libyen, les migrants sont réduits à l’état d’esclavage.