Le torchon brûle à nouveau entre les généraux algériens et le maréchal libyen Khalifa Haftar après les dernières menaces de l’homme fort de l’Est de la Libye de faire face à ce qu’il a appelé les « incursions de l’armée algérienne » en territoire libyen.
«Nous ne permettons à personne de s’approcher de nous en temps de guerre. Les Algériens ont profité de l’occasion et ont pénétré sur le territoire libyen », a déclaré le chef de l’ANL, l’armée nationale libyenne, autoproclamée.
L’ANL peut « déplacer la guerre de l’autre côté », a averti le maréchal précisant que les autorités algériennes lui ont expliqué que « l’incursion de l’armée algérienne était une opération individuelle » et qu’elles s’étaient « excusées » de cette intrusion.
Ce n’est pas la première fois que le maréchal Haftar s’insurge contre les incursions répétées des militaires algériens en Libye. Des dépassements qui avaient culminé en mai 2017, avec la tournée de Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires étrangères, dans plusieurs villes libyennes, notamment Zentane et Misrata.
Une visite sans autorisation préalable qui avait suscité la colère de Haftar, puisqu’un de ses proches l’avait dénoncée comme une « ingérence ». Du coup, le maréchal est devenu la bête noire des généraux algériens.
Avec la nouvelle sortie de Haftar et en l’absence de réaction officielle algérienne, les observateurs penchent pour une incursion de l’armée algérienne visant à empêcher l’introduction d’armes par des groupes djihadistes.
Cette zone désertique du grand Sahara, le long de la frontière entre la Libye et l’Algérie, est habituée à ce genre de trafic, qui s’est accentué depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011 et la prolifération des groupes armés et du terrorisme dans cette région.