Plus de deux millions de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire à travers le Burkina Faso, a indiqué jeudi le gouvernement.
« Au cours de juin-août, 2.151.970 personnes réparties dans toutes les régions (du Burkina) seront en insécurité alimentaire sévère », indique le compte-rendu du conseil des ministres qui a adopté un plan de 25 milliards de FCFA (38 millions d’euros) de soutien aux populations vulnérables.
C’est environ 500.000 personnes de plus qu’en 2019, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture (1.671.867 personnes en insécurité alimentaire en 2019).
En outre, « 137.175 personnes dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun, pourraient tomber en situation d’urgence alimentaire » dans ces zones sèches et très touchées par les attaques armées, a alerté le gouvernement.
Les « réponses urgentes » concernent l’assistance alimentaire aux personnes vulnérables, le soutien à la production agricole et animale, la prévention, la prise en charge des enfants de moins de 5 ans malnutris et le soutien à l’approvisionnement en eau potable, précise le texte.
Le gouvernement a également adopté une politique multisectorielle de nutrition couvrant la période 2020-2029, en vue d' »améliorer l’état nutritionnel des populations, en particulier les femmes, les enfants et les groupes vulnérables ».
Au Burkina Faso, la malnutrition chronique est passée de 35,1% en 2009 à 25,4% en 2019, tandis que la malnutrition aiguë est passée de 11,3% en 2009 à 8,1% en 2019, selon une enquête nutritionnelle nationale.
La réponse humanitaire fournie au Burkina Faso à quelques 848 mille déplacés, comprenant 84% de femmes et d’enfants, est «limitée, tardive et extrêmement limitée», selon une note d’information rendue publique jeudi par l’ONG Oxfam.
L’ONG reprenait des chiffres de Global Protection Cluster Burkina Faso qui assure que seulement 132 000 personnes ont reçu l’aide humanitaire en 2020 sur 947 000 personnes ciblées.
Par ailleurs, l’Organisation néerlandaise du développement du Burkina Faso (SNV-BF) a présenté le mardi 2 juin 2020 le projet ‘’MODHEM+’’ qui vise à améliorer la sécurité alimentaire et les revenus des producteurs locaux dans huit régions du Burkina Faso.
La région du Centre-Nord fait désormais partie de la zone d’intervention du projet MODHEM. Elle a été intégré lors de sa 2e phase, dénommé MODHEM+ qui couvre déjà sept régions, à savoir les Cascades, les Hauts Bassins, la Boucle du Mouhoun, le Centre-Ouest, le Nord, l’Est, le Sahel.
Trois autres régions seront intégrées progressivement, notamment le Sud-Ouest, le Centre-Sud et le Centre-Est, selon l’expert intégration agriculture-élevage de l’Organisation néerlandaise du développement du Burkina Faso (SNV-BF), Kassoum Ouédraogo.
le MODHEM, d’un coût global de 4 millions d’euros, est un projet qui met à la disposition des acteurs du monde rural des produits informationnels d’aide à la décision à travers la téléphonie mobile et l’imagerie satellitaire.
Ces produits informatifs sont la disponibilité et la qualité de la biomasse, la disponibilité de l’eau de surface, la concentration du cheptel, les prix du marché des céréales, des animaux et du lait, les informations géo-localisées sur les infrastructures pastorales et les prévisions pluviométriques et l’appui conseil dans le domaine agricole et pastoral.