L’inspecteur général de la police du Front Polisario, Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud aurait été interpellé hier par les services de sécurité du mouvement frontiste à la frontière avec la Mauritanie (près de Mehiriz au nord-est mauritanien) avant d’être emmené vers une destination inconnue.
Ould Sidi Mouloud, qui avait publiquement annoncé son intention de défendre l’option d’autonomie du Sahara proposée par le Maroc devant la direction générale du front Polisario avait entamé il ya près de trois semaines un long voyage de retour vers les camps de Tindouf via la Mauritanie. Depuis l’annonce publique de son adhésion au plan de règlement marocain du conflit du Sahara Occidental, des incertitudes subsistaient quant à l’attitude qui serait adoptée par le Polisario face à la volte-face de l’un des ses plus hauts responsables sécuritaires, de surcroit membre de la tribu la plus influente et la plus importante en nombre, celle des « Reguibate », dont est également originaire le secrétaire général du Polisario, Mohammed Abdelaziz. Des membres influents de la direction du Polisario, dont le représentant à Paris, Omar Mansour, ainsi qu’à Alger Brahim Ghali, avaient affirmé via différents médias que Ould Sidi Mouloud serait désormais considéré comme un « traitre »,ou pire comme un « marocain » et devrait ainsi en « assumer les conséquences ».D’autres hauts responsables du Polisario, d’ordinaire plus volubiles, avaient néanmoins gardé le silence sur la question ce qui avait enclenché un vent de suspicion généralisé au sein de la complexe hiérarchie du mouvement, faisant craindre une « contamination » du phénomène de ralliement aux thèses marocaines. Il aurait été ainsi question de tractations discrètes entre une certaine frange du Polisario, dite « progressiste », et d’anciens membres du Polisario qui occupent désormais des postes à responsabilité au Maroc, comme Omar Hadrami, ancien chef des services secrets du Front. Selon des sources sécuritaires mauritaniennes, Ould Sidi Mouloud aurait été arrêté devant sa mère et son frère qui ont été autorisés à repartir. Aucune information fiable ne permet de savoir où il se trouve actuellement. Le Front Polisario dispute au Maroc la souveraineté du Sahara Occidental-ex sahara espagnol- depuis près de 34 ans au nom du droit des sahraouis à l’ « autodétermination », Rabat estime que le Sahara fait partie intégrante de son territoire du fait des liens d’allégeance qui existent entre les tribus sahariennes et le souverain chérifien.