Face à une situation quasi insurrectionnelle et une résistance tenace en Kabylie, le régime algérien joue à fond la carte du Maroc en le présentant aux Algériens comme une « menace imminente », l’objectif du général Chengriha est de créer une improbable union nationale autour de la junte pour détourner l’attention de la crise qui étouffe le pays et, au bout du compte, enterrer le mouvement contestataire du Hirak.
Graver dans l’esprit des Algériens la haine de tous ce qui est marocain est ainsi devenue l’unique obsession du régime politico-militaire algérien. Tous les moyens sont bons pour atteindre ce but machiavélique. Même les plus dangereux, comme de s’afficher imprudemment en première ligne dans l’affaire du Sahara, en reléguant au second rôle un polisario moribond.
Jouant le tout pour le tout, le général Changriha a donné des instructions pour focaliser l’attention sur le rapprochement entre le Maroc et Israël, et aussi sur un prétendu soutien de Rabat au MAK, le Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie, dont le dirigeant Ferhat Mehanni mène depuis des années sa lutte à partir de la France et non pas du Maroc.
Véritable homme fort du pays en face duquel le président Tebboune fait figure de marionnette, le général Chengriha n’hésite pas à coller au Maroc tous les déboires du régime algérien, en jouant sur une présumée « menace sioniste aux frontières ».
Dans cette extravagante entreprise destinée à assombrir l’image du Maroc, le chef de la junte militaire a ainsi ordonné à tous les médias algériens et mis d’énormes sommes d’argent pour créer des centaines de sites et de pages sur les réseaux sociaux dédiés exclusivement à la diabolisation de son voisin.
Pourtant, les Algériens ne sont pas dupes. La plupart sont convaincus que ces accusations farfelues contre le Maroc sont factices. En revanche, ils savent pertinemment qu’en désignant le Maroc comme «ennemi historique», le général Chengriha cherche plutôt à sauver sa peau face à la vindicte du peuple algérien qui n’a pas encore enterré le Hirak.
Ils savent aussi que, tôt ou tard, le général affrontera le même sort que celui de Bouteflika et d’autres qui ont été balayés par la colère populaire.