Algérie : Le port de Skikda est devenu une entrée pour les pick-up destinés aux groupes armés en Afrique

Le port de Skikda en Algérie est devenu une porte d’entrée pour les pick-up type ‘’Technical’’, importés d’Asie et qui sont acheminés vers le Sahel et les régions voisines.

Selon un officier à la retraite de l’armée nationale populaire algérienne (ANP), établi en Europe, l’armée algérienne a profité de ses privilèges et prébendes pour importer des véhicules tout terrain d’Asie via des sociétés écrans de travaux publics, pour les exporter en Afrique.

Contournant les lois qui empêchent l’importation des voitures d’occasion en Algérie, référence au gel de l’article 110 de la loi de Finances 2020, une firme algérienne a détourné le  texte en important les engins sous le régime de transit, pour les exporter ensuite vers l’Afrique.

Sur une base située dans la sixième région militaire, dans le sud de l’Algérie, un atelier s’occupe de modifier les structures et les réservoirs des pick-up pour en faire de véritables machines de guerre.

Les transactions s’effectuent en devises étrangères dans les régions frontalières, à partir de Bordj Badji Mokhtar et Ain Guezzam.

Ces pick-up ‘’Technical’’ sont utilisés par les terroristes des groupes islamistes actifs au Burkina Faso et au Mali, aussi bien que dans l’ouest du Niger, dans le bassin du Lac Tchad ou les trois frontières.

Des sources locales ont confirmé que l’Etat islamique dans le grand sahara (EIGS), l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWA), le Front de libération du Macina (FLM), un élément connu sous le nom de Jama’Nusrat al Islam Wal Muslimin (JNIM), opérant dans les zones de conflit au Sahel, ont acquis certains de ces véhicules.

Ces groupes jihadistes sont connus pour avoir fait allégeance soit à al Qaeda, à Boko Haram ou directement à l’Etat islamique.

D’autres sources affirment que des véhicules ont été offerts à des chefs religieux et chefs de tribus qui les utilisent dans les affrontements interethniques et intercommunautaires (entre agriculteurs et éleveurs) ainsi qu’à des bandes criminelles armées qui gèrent des mines aurifères clandestines.

De plus, des sources locales dans la zone du Sahel ont confirmé qu’ils sont utilisés par une certaine société sécuritaire étrangère.

Le deal entre les services de renseignement algériens et ces groupes armés inclut de convoyer des migrants clandestins subsahariens à destination de l’Europe, particulièrement vers les côtes espagnoles.

Selon les populations locales, les véhicules sont approvisionnés en carburant dans des jerricanes ou des tankers en plastique par vraisemblablement des militaires algériens.

Le risque aujourd’hui et qu’avec le départ de la force française Barkhane du Mali, pays qui fait partie du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), ce matériel low cost, rapide et efficace, peut servir à déstabiliser d’autres pays limitrophes.