Le groupe armé du front de libération du peuple du Tigray (TPLF), considéré entant que groupe terroriste par le gouvernement central, a poursuivi ses récentes provocations et a lancé une attaque mercredi sur le front Est du Tigray.
Des combats ont repris mercredi dans le nord de l’Ethiopie, dans des zones frontalières de la région du Tigré, entre rebelles tigréens et gouvernement fédéral qui se rejettent la responsabilité d’avoir brisé une trêve observée depuis cinq mois.
Les Etats-Unis ont appelé mercredi le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré à « redoubler d’efforts pour faire avancer les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu durable sans conditions préalables et de mettre fin définitivement au conflit ».
« Nous sommes préoccupés par les informations faisant état d’une reprise des hostilités en Éthiopie » après une trêve de cinq mois, a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué. Il a déploré que « les provocations récentes sur le champ de bataille, la rhétorique belliqueuse et l’absence d’un cessez-le-feu durable menacent désormais ces progrès. Ils retardent également la mise en place d’un processus politique inclusif pour réaliser des progrès vers la sécurité et la prospérité communes pour tous les Éthiopiens ».
Pour le secrétaire d’Etat américain, un retour à un conflit actif « entraînerait des souffrances généralisées, des violations des droits de l’homme et de nouvelles difficultés économiques ».
« Nous prenons note de la mise en place par le gouvernement éthiopien d’une équipe de négociation et de sa volonté déclarée d’engager des pourparlers. Nous demandons à toutes les parties de respecter la fourniture de nourriture et de carburant par les acteurs humanitaires et de s’abstenir de militariser l’aide humanitaire et de travailler à la restauration des services de base pour ceux qui en ont besoin », a ajouté le communiqué de la diplomatie américaine.
L’année dernière, les États-Unis ont fourni près de 1,2 milliard de dollars en aide au développement et en aide humanitaire à l’Éthiopie.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « profondément choqué et attristé » par la reprise des violences et a appelé « fermement à la cessation immédiate des hostilités et à la reprise des négociations de paix ».
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé que les rebelles s’étaient emparés de 12 camions citernes du Programme alimentaire mondial (PAM) stationnés dans la capitale tigréenne Mekele, soit 570.000 litres de carburant destinés à distribuer de l’aide alimentaire.
L’Union africaine, qui s’emploie depuis des mois à amener les belligérants à la table des négociations, a appelé à une « désescalade » et réaffirmé « son engagement à travailler avec les parties pour soutenir un processus politique consensuel dans l’intérêt du pays ».