Samedi dernier, le convoi du président Mohamed Ould Abdel Aziz a essuyé des tirs d’une unité mobile de l’armée mauritanienne. Le président, blessé, a été soigné dans un premier temps à Nouakchott avant d’être transféré dans un hôpital militaire en France.
Le convoi revenait, sur une route de campagne, d’un déplacement dans le désert mauritanien. L’incident s’est produit dans les environs de la localité de Tweila, à 40 kilomètres de Nouakchott. L’unité de l’armée mauritanienne, d’après les premières constatations, n’aurait pas été informée de la présence du président dans la région ou ne l’aurait pas identifié. Selon les différentes sources, le président aurait été blessé au bras et à l’abdomen. Il a ensuite été immédiatement conduit à l’hôpital militaire de Nouakchott où il a reçu les premiers soins et a également subi une intervention chirurgicale. Il a tenu à s’adresser dimanche dans la matinée à la population mauritanienne à travers la télévision nationale pour la rassurer, avant d’être transféré par avion médicalisé à l’hôpital militaire de Percy Clamart dans la banlieue parisienne, officiellement pour des soins complémentaires.
Selon les autorités du pays, la situation sécuritaire ne serait pas préoccupante. Le ministre mauritanien des Affaires étrangères Hamadi Ould Hamadi, qui s’est exprimé de Kinshasa où il représentait la Mauritanie au sommet de la Francophonie, a affirmé que le président était capable d’exercer la plénitude de ses pouvoirs. Mais la singularité de l’incident suscite des interrogations. D’une part, au regard de la longue tradition de coups d’Etat en Mauritanie. D’autre part, du fait que le président Abdel Aziz a été menacé de mort par AQMI après qu’il ait fait de la lutte contre l’organisation terroriste l’une de ses priorités, notamment avec les nombreux raids menés en 2010 et 2011 sur les bases d’AQMI au Mali.