Les manifestations des disciples du chef religieux Cheikh Béthio Thioune, membre de l’influente confrérie des mourides, pour obtenir la libération du Cheikh détenu pour complicité d’homicide, ont dégénéré lundi en actes de vandalisme dans le centre-ville de Dakar. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour mettre un terme à la mise à sac des biens publics et des petits commerces privés.
Cela faisait quelques jours que les disciples du chef religieux, appelés Thiantacounes, manifestaient à Dakar. Le Cheikh avait été arrêté le 23 avril dernier et placé en garde à vue à Thiès, à 70 kilomètres de Dakar, après la mort de deux de ses disciples, tués dans une bagarre et enterrés en pleine brousse. Il a été inculpé pour complicité d’homicide et emprisonné avec certains de ses disciples depuis avril. Des manifestations ont été organisées devant la prison de Rebeuss à Dakar où le marabout a récemment été transféré. Après plusieurs jours de manifestations à Dakar, ses disciples sont passés lundi à la violence aveugle. Les vitres de nombreuses voitures ont été cassées, des bus incendiés, des feux de signalisations et des petits commerces saccagés. Le ministère de l’Intérieur sénégalais a enregistré 123 véhicules saccagés ainsi qu’une douzaine d’autobus de la société publique de transport en commun, ce qui a contraint cette dernière à arrêter ses rotations, au grand dam des usagers. Une radio privée a évoqué une dizaine d’interpellations.
Les manifestations ainsi que les débordements qui les ont marquées ont largement dépassé les frontières sénégalaises. A Paris, une cinquantaine de personnes se sont ainsi rassemblées dans le même but devant l’ambassade sénégalaise, provoquant de légers incidents, avec des vitres brisées, des pneus de voitures de la représentation diplomatique crevés. Les autorités de l’ambassade ont dû appeler les forces de l’ordre françaises en renfort.
Sénégal : des manifestations qui tournent à l’émeute
