La France, l’Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine et d’autres pays ont commencé dimanche à évacuer leurs ressortissants ou leur personnel diplomatique du Soudan où les combats entre l’armée et les paramilitaires se déroulent depuis plus d’une semaine.
Deux avions militaires français transportant 200 personnes de différentes nationalités ont ainsi atterri à Djibouti.
L’opération, nommée « Sagittaire », quelque 150 militaires sont mobilisés, « des éléments de protection, d’autres de reconnaissance, de soutien logistique et des personnels médicaux », dans une « situation volatile », où les deux camps « continuent de faire la guerre, même pendant les trêves », selon l’état-major des armées françaises.
L’armée allemande a annoncé avoir évacué par avion militaire 101 personnes du Soudan. « Le premier Airbus A400M est sur le chemin de la Jordanie avec ses 101 évacués », a indiqué cette armée sur Twitter, précisant que deux autres avions avaient été dépêchés au Soudan pour participer aux évacuations.
La Chine a indiqué lundi qu’un premier groupe de ses ressortissants établis au Soudan a été évacué vers un pays voisin. Un mécanisme d’urgence a été mis en place pour garantir la sécurité des ressortissants chinois au Soudan, a indiqué Mme Mao Ning, Porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Plus de 1.500 ressortissants chinois se trouvent actuellement au Soudan, selon le ministère chinois des Affaires étrangères.
Le Nigeria prévoit de commencer à évacuer près de 3.000 ressortissants du Soudan, en majorité des étudiants, en les faisant transiter par convoi vers l’Egypte cette semaine, a indiqué lundi un haut-responsable.
L’Egypte a annoncé l’évacuation « par voie terrestre de 436 ressortissants ».
L’Italie a évacué dimanche tous ses ressortissants, environ 200 personnes, y compris des ressortissants suisses et des membres de la nonciature apostolique, qui avaient demandé à quitter le Soudan, a annoncé la Première ministre Giorgia Meloni.
Les Etats-Unis ont annoncé avoir évacué dimanche, à bord de six avions, leurs diplomates et leurs familles du Soudan. « Aujourd’hui, à ma demande, l’armée des Etats-Unis a mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum », a déclaré le président Joe Biden.
Le Kenya a commencé l’évacuation de 400 de ses ressortissants du Soudan, selon son ministère des AE.
Samedi, l’Arabie saoudite avait annoncé avoir évacué du Soudan plus de 150 personnes vers le port de Jeddah. Cette évacuation a été effectuée par les forces navales du royaume avec le soutien d’autres branches de l’armée, a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué, annonçant « l’arrivée en toute sécurité » de 91 citoyens saoudiens et environ 66 ressortissants de 12 autres pays.
Il s’agit notamment du Koweït, du Qatar, des Emirats arabes unis, de l’Egypte, de la Tunisie, du Pakistan, de l’Inde, de la Bulgarie, du Bangladesh, des Philippines, du Canada et du Burkina Faso, selon le communiqué. « Des diplomates et des responsables internationaux » faisaient partie des personnes secourues, selon la même source.
Les violences y ont éclaté le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR).
Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour, dans l’ouest, ont fait selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3.700 blessés. Elles ont déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d’autres Etats du Soudan, ou vers le Tchad et l’Egypte.