Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire de Kyelem, s’est opposé à l’idée d’organiser des élections de manière hâtive au Burkina Faso, compte tenu de l’absence de stabilité dans le pays.
Lors d’un entretien mardi avec la Représentante spéciale de l’Union européenne pour le Sahel, Emmanuela C. Del Re, le Premier ministre a évoqué les défis liés à la stabilité du Burkina Faso, qui a déjà connu trois transitions depuis 2015.
Il s’est interrogé sur la nécessité de précipiter la tenue d’élections simplement pour satisfaire les attentes extérieures, au risque de voir un régime élu devenir vulnérable à un coup d’État. Il a souligné que la priorité devrait être de consolider les bases d’une société solide avant d’organiser des élections.
Apollinaire Kyelem a insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir d’élection sans sécurité sur l’ensemble du territoire. Il a également mentionné l’importance de garantir la libre circulation des citoyens et des candidats à travers le pays, ainsi que la nécessité de créer des listes électorales crédibles incluant tous les électeurs.
Le Premier ministre a en outre souligné l’importance de doter le Burkina Faso d’une Constitution qui reflète son histoire, sa culture et ses aspirations.
Précédemment, le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, avait déclaré que la priorité était de sécuriser l’ensemble du pays avant de procéder aux élections.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques terroristes ayant entraîné de nombreuses pertes humaines, des déplacements massifs de population, ainsi que des crises politiques marquées par deux coups d’État en janvier et septembre 2022.