Le ministre de l’Éducation d’Algérie a annoncé samedi que des écoles privées du pays avaient reçu l’injonction de mettre fin à leurs programmes d’enseignement en français.
Ces écoles privées algériennes sont soumises à des lois qui les obligent à enseigner le programme national en arabe. Néanmoins, certaines d’entre elles dispensaient également un programme français, bien que cela ne soit pas autorisé par la loi. Le gouvernement avait toléré cette pratique jusqu’à présent.
Cependant, avant la rentrée scolaire de cette année, qui a eu lieu le 19 septembre, les établissements privés ont reçu une note du ministère de l’Éducation rappelant que seul le programme national était autorisé. Les écoles qui ne respecteraient pas cette règle risqueraient des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture.
En l’absence de communication officielle, cette décision soudaine a déconcerté les écoles dispensant un double programme ainsi que les parents d’élèves inscrits. Sur les réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs ont interprété cette mesure comme un signe de tensions croissantes entre l’Algérie et la France, l’ancienne puissance coloniale. Les relations entre les deux pays sont complexes et marquées par des malentendus et des non-dits.
Lors d’une conférence de presse à laquelle plusieurs ministres ont participé, le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belaabed, a précisé que « seuls quelques établissements privés parmi les 680 que compte l’Algérie dispensaient un programme éducatif étranger non autorisé ». Il faisait référence aux écoles qui avaient reçu une accréditation de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).
Il a ajouté : « Lorsque l’inspection générale de l’Éducation en a pris connaissance, ces établissements ont été invités à respecter la loi, et ils se sont conformés à cette exigence. Cette affaire a été amplifiée et mal interprétée, présentant à tort la décision comme ciblant une langue en particulier. Ce n’est absolument pas le cas. Nous ne faisons que faire respecter la loi ».
Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a également déclaré que certaines écoles avaient « profité de l’affaiblissement de l’autorité de l’État au cours des années précédentes pour violer la loi en enseignant des programmes étrangers ». Il a ajouté que désormais l’État rétablissait progressivement son autorité et exigeait un respect strict de la légalité.