Les atteintes à la liberté de la presse en Tunisie ont suscité des réactions en raison de la détention de journalistes et aux violations des droits fondamentaux.
Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a dénoncé les procédures d’interpellation du journaliste Zied El Heni, qualifiant cela de « scandale juridique ». Lors d’un meeting organisé au SNJT, il a qualifié l’emprisonnement de trois journalistes, dont Zied El Heni, Khelifa El Guesmi et Chadha Haj Mbarek, d’injuste, marquant ainsi une première dans l’histoire du journalisme en Tunisie.
Dabbar a exprimé la nécessité de prendre des mesures pour défendre les droits et libertés, ainsi que pour réclamer la libération des journalistes incarcérés. Il a souligné que les journalistes ne cherchent pas l’immunité, mais des conditions de travail assurant la liberté d’expression et la pratique du métier sans menace.
Le président du SNJT a critiqué le double discours du président de la République, accusant celui-ci de soutenir d’un côté les principes de la révolution et de l’autre, d’agir contre la liberté d’expression. Il a déploré le ciblage de la parole libre et des voix défendant la liberté d’expression par l’appareil judiciaire actuel.
Yessine Jelassi, ancien président du SNJT, a souligné que le décret-loi 54 entrave le travail journalistique et assujettit les entreprises de presse, confirmant ainsi les politiques hostiles à la liberté d’expression. Il a affirmé que l’affaire Zied El Heni démontre que les voix critiques des politiques de l’État inquiètent le pouvoir en place.
En ce qui concerne l’arrestation de Zied El Heni, le ministère public a émis un mandat de dépôt pour atteinte à autrui sur les réseaux publics. Le journaliste est connu pour sa participation active à la Révolution de 2011.
Par ailleurs, un journaliste du bureau local d’Al Jazeera a été arrêté le mercredi soir par les forces de sécurité tunisiennes, suscitant des inquiétudes quant aux atteintes aux libertés et à la liberté de la presse en Tunisie.
Actuellement, près d’une vingtaine de journalistes font l’objet de poursuites en Tunisie. En juin, le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, avait exprimé sa profonde inquiétude face aux atteintes aux libertés en Tunisie, en particulier à la liberté de la presse.