L’Union Européenne vient d’annoncer la relance de l’aide publique accordée au Mali. Cette dernière avait été gelée après le dernier coup d’état, point de départ de l’actuelle tragédie du pays. La somme totale constituant l’aide s’élèverait à plus de 330 millions de dollars.
Selon un communiqué du commissaire européen chargé du développement, cette décision serait motivée par deux facteurs.
En premier, il s’agit de l’adoption rapide par les autorités maliennes, d’une feuille de route pour la restauration de la démocratie et de la stabilité. La feuille de route récemment adoptée par le parlement malien constituait pour l’union, une condition sine qua non avant toute reprise de programme d’aide.
Le deuxième facteur serait d’ordre humanitaire, l’UE souhaite aider le Mali à reprendre progressivement ses marques après une période de chaos. En plus de l’aide à la restauration de la paix et la démocratie, l’institution européenne promet d’agir dans le cadre des efforts pour la sécurité alimentaire dans le pays. L’accès à l’eau potable, l’amélioration des conditions sanitaires et la relance économique seront des axes prioritaires dans l’action de l’UE au Mali.
Pour les observateurs maliens, il s’agit d’une bonne nouvelle. Cependant, ceux-ci s’inquiètent de la posture d’après crise affichée par l’UE. Bien que plusieurs villes aient été récupérées, les rebelles ne sont pas totalement vaincus et la présence d’une force neutre pour tempérer les différentes ardeurs durant la transition s’avère inévitable. Après l’éradication définitive des forces rebelles, le pays devra faire face à des conflits internes, aussi bien entre populations que factions militaires de l’armée régulière.
Des affrontements récents entre bérets verts et bérets rouges de l’armée malienne sont des signes avant coureur d’une crise qui risque d’éclater au lendemain de la victoire contre les rebelles. Des mesures claires pour prévenir ce cercle vicieux s’avèrent urgentes, sinon le pays serait condamné à un retour à la case de départ.