Le gouvernement du Burundi a imputé au groupe rebelle RED-Tabara, prétendument soutenu par le Rwanda, une série d’attentats récents, y compris une attaque à la grenade à Bujumbura qui a blessé 38 personnes. Selon le ministère burundais de l’Intérieur et de la Sécurité publique, cette attaque s’est produite à la principale gare routière de la ville vendredi soir, causant des blessures graves à cinq individus.
Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère, a relaté que vers 19h00, un assaillant a lancé une grenade dans une foule rassemblée à un arrêt de bus dans le centre-ville, heureusement sans faire de morts. Toutefois, la police et des témoins ont signalé à l’AFP que l’incident avait causé la mort de trois personnes.
Une autre grenade a été lancée presque simultanément près d’une station-service dans le quartier de Ngagara, blessant seulement l’attaquant qui a été rapidement arrêté par les forces de l’ordre.
Nkurikiye a également lié ces incidents à deux autres attaques survenues le 24 avril et le 5 mai. Le 24 avril, une grenade a endommagé un transformateur électrique à Ngagara et son auteur a été capturé. Le 5 mai, une attaque similaire dans un bar à Kamenge a blessé six personnes, dont une mortellement.
Lors d’une conférence de presse, le porte-parole a présenté six individus arrêtés en lien avec ces attaques, affirmant que les investigations avaient révélé qu’ils étaient recrutés, formés et armés au Rwanda avant de rejoindre RED-Tabara, actif à l’est de la République Démocratique du Congo.
Le Burundi accuse fréquemment le Rwanda de soutenir des activités rebelles, une allégation que le Rwanda réfute. La tension entre les deux pays a mené à la fermeture intermittente de leur frontière commune, notamment en 2015 et plus récemment en janvier dernier, suite à une attaque qui a coûté la vie à 20 personnes.