Mali : Entre influence et interférence contestées du rôle de l’Algérie

Le dialogue inter-malien, axé sur la paix et la réconciliation nationale, s’est achevé vendredi à Bamako, après cinq jours de discussions. Les délibérations ont abouti à l’adoption de plusieurs mesures importantes, notamment la prolongation de la période de transition de deux à cinq ans, impliquant l’enterrement définitif de l’accord d’Alger de 2015, considéré comme une ingérence néfaste dans les affaires intérieures du Mali.

Parmi les décisions prises, figurent l’initiation de pourparlers avec les groupes armés locaux et la suggestion que le colonel Assimi Goïta se présente à l’élection présidentielle prévue pour clore cette phase transitoire. Ces recommandations ont été publiquement annoncées lors de la clôture du dialogue et relayées par la télévision nationale.

Le dialogue a été lancé par le Colonel Assimi Goita, président de la transition, suite à la révocation de l’Accord d’Alger de 2015 par le gouvernement malien. L’objectif principal est de restaurer la paix, favoriser la réconciliation nationale et renforcer la cohésion sociale en gérant la crise malienne sans influences extérieures.

L’implication de l’Algérie dans la crise malienne avait suscité des critiques de plusieurs fronts et surtout après le départ des militaires français. Les observateurs estiment que l’Algérie, malgré ses intentions affichées de médiateur dans la région, joue un rôle ambigu qui ne contribue pas à la stabilité du Mali.

Les critiques pointent du doigt la complexité des intérêts géopolitiques du régime militaire algérien, sous le commandement du général Saïd Chengriha qui, cherchant à préserver son influence dans le Sahel, n’a fait qu’exacerber les tensions plutôt que de les apaiser.

En outre, l’approche algérienne est vue comme top-down, ne favorisant pas un dialogue inclusif entre les parties maliennes, Touaregs et Azawad, ce qui est crucial pour une réconciliation véritable.