Burundi : L’ONU débloque 2,5 millions de dollars pour soutenir près de 67 000 réfugiés congolais

L’ONU a alloué une aide de 2,5 millions de dollars pour soutenir environ 67 000 réfugiés congolais au Burundi, en réponse à une urgence humanitaire croissante. L’annonce a été faite mercredi par Joyce Msuya, Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence à l’ONU, via le réseau social X (anciennement Twitter). 

Cette enveloppe vise à fournir une aide immédiate aux réfugiés récemment arrivés, dans le but de prévenir une crise humanitaire encore plus grave. Selon OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU), ces réfugiés ont fui les violences qui sévissent dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). « Les réfugiés sont en détresse et épuisés », a ajouté Joyce Msuya.

Les combats en cours entre l’armée congolaise et le groupe rebelle M23 dans la région du Nord-Kivu, frontalière avec le Burundi, sont à l’origine de ces déplacements massifs. Le M23, formé en 2012 par des dissidents de l’armée congolaise, avait brièvement été défait en 2013 par les forces armées de la RDC, soutenues par la mission de l’ONU (MONUSCO). Cependant, le groupe a repris les armes en 2022 et occupe désormais plusieurs localités stratégiques dans la province du Nord-Kivu, un territoire riche en ressources minières et situé à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Les tensions régionales se sont intensifiées avec les accusations de Kinshasa, selon lesquelles le Rwanda soutiendrait le M23 pour accéder aux richesses minières du Kivu. Des rapports d’agences onusiennes confirment un soutien militaire rwandais au groupe rebelle, ce que le Rwanda rejette fermement. Kigali insiste sur le fait que le M23 est un mouvement purement congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue du Rwanda. Le gouvernement rwandais réfute également les conclusions des rapports de l’ONU, soulignant que les anciens membres du M23 ayant trouvé refuge au Rwanda en 2012-2013 ont été désarmés et remis aux autorités congolaises.

Pour le Rwanda, la question du M23 représente une grave menace sécuritaire. Le pays affirme que la RDC a formé une large coalition contre le Rwanda, incluant des soldats burundais, des mercenaires européens, des miliciens Wazalendo et des combattants du FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), accusés de génocide. Cette coalition, selon Kigali, viserait à déstabiliser le gouvernement rwandais.

L’ONU et ses partenaires humanitaires continuent de faire face à une situation de plus en plus complexe, avec des besoins urgents en matière d’aide alimentaire, de soins de santé et de protection pour les réfugiés congolais fuyant la violence dans l’est de la RDC.