Depuis Agadez où il participait à la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat jeudi dernier par les groupes djihadistes, le président nigérien Mahmadou Issoufou a accusé hier lundi la Libye d’avoir servi de base arrière à la préparation de cet attentat. Dans la même lancée, il a affirmé que le Tchad était également visé.
Les attentats seraient préparés depuis le sud de la Libye plus précisément. Un second attentat qui aurait pour cible le Tchad, très engagé militairement au Mali, était également planifié en parallèle mais le président nigérien n’a pas dit si cet attentat avait été déjoué. Pour le Niger, comme pour certains pays de la région et certains observateurs, la situation actuelle de crise au Mali est une conséquence de la crise en Libye. Et le Mali ne devrait pas occulter à la communauté internationale l’impératif de stabiliser la Libye. L’attentat contre le camp militaire d’Agadez, simultanément à celui contre des intérêts de l’entreprise française Areva à Arlit, a été revendiqué par les groupes islamistes « Les Signataires du Sang » et « MUJAO ». Ils ont fait 24 morts, principalement des militaires nigériens.
Les accusations contre la Libye de servir de sanctuaire au terrorisme régional se sont multipliées depuis la mise en place du nouveau pouvoir. Depuis Bruxelles où il était en visite, le Premier ministre libyen a démenti ces allégations, affirmant qu’elles ne reposaient sur aucune preuve tangible. Tripoli affirme que le pays n’abrite aucun groupe terroriste et que les auteurs des attentats de jeudi dernier au Niger ne venaient pas de son territoire. Libyens et nigériens sont aussi opposés sur un autre grand dossier, celui de Saadi Kadhafi, le fils de l’ancien guide libyen et de plusieurs dignitaires sous son régime, réfugiés au Niger. Tripoli demande leur extradition, ce à quoi Niamey s’oppose.