Watchlist, un réseau international d’Organisations Non Gouvernementales spécialisé dans la protection des droits des enfants, a publié mercredi dernier un rapport alarmant sur l’implication des enfants dans le conflit au Mali.
Les auteurs du rapport dénoncent tout d’abord les violations des droits des enfants par les groupes armés actifs dans le pays. Le MUJAO, le MNLA et AQMI sont visés, mais certaines milices gouvernementales sont également pointées du doigt. Watchlist accuse ces groupes de recrutement d’enfants soldats et de viols de mineures. Plusieurs centaines de petits garçons seraient enrôlés de force dans ces groupes tandis que des dizaines de jeunes filles seraient violées et/ou « mariées » de force à des combattants. Des enfants seraient par ailleurs détenus par les forces de sécurité maliennes pour association présumée avec des groupes armés. Le manque de données précises rend particulièrement difficile une évaluation plus précise du nombre d’enfants victimes de ces exactions. La situation des enfants est empirée par la fermeture et la destruction d’écoles qui ont privé environ 200 000 élèves maliens de scolarité.
Le rapport de Watchlist est le dernier d’une longue liste de rédigée par plusieurs ONG qui arrivent au même constat. C’est la première fois que le Mali se retrouve sur la liste des pays responsables d’exactions contre les enfants. Face à cette situation, les actions de protection et de prévention menées par Bamako, les Nations unies, les acteurs humanitaires ou encore les forces armées qui interviennent au Mali s’avèrent lentes et insuffisantes. Les Nations unies comptent sur le déploiement prochain de casques bleus pour corriger la situation. Ces casques bleus seront sensibilisés à la protection des enfants et accompagnés par des conseillers spécialisés de l’ONU.