RDC : La Monusco condamne les violences dans l’est du pays

La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) a fermement condamné, ce jeudi, la recrudescence des violences survenues au mois de juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Ces affrontements ont coûté la vie à au moins 82 civils, selon un communiqué de la mission onusienne, qui dénonce également les attaques récurrentes perpétrées par des groupes armés contre les populations et les forces de sécurité congolaises.
La Monusco s’est déclarée « particulièrement consternée » par les exactions attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise ayant des liens revendiqués avec l’organisation État islamique. Entre le 6 et le 9 juillet, ces attaques dans le Nord-Kivu ont provoqué la mort d’environ 60 civils, précise le communiqué.
Ces violences seraient, selon la mission, des représailles aux opérations conjointes menées dans la région par les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) contre les ADF.
Par ailleurs, la Monusco a condamné le massacre d’au moins 27 civils dans le village de Lopa, en Ituri, au cours d’affrontements entre les milices du Front populaire d’autodéfense de l’Ituri (FPAC-Zaire) et le groupe rebelle Coopérative pour le développement du Congo (Codeco). La mission a également fait état de pillages, notamment dans la paroisse catholique du village.
Elle rappelle que les attaques ciblant des lieux de culte ou des infrastructures civiles constituent de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Bruno Lemarquis, représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC et chef par intérim de la Monusco, a souligné que ces actes de violence, quelles qu’en soient les motivations ou les auteurs, doivent être poursuivis devant les juridictions compétentes.
Il a également lancé un appel aux groupes armés ayant signé les accords de paix d’Aru II en Ituri pour qu’ils « respectent pleinement leurs engagements, cessent immédiatement les hostilités et privilégient les voies pacifiques de résolution des conflits ».
Depuis 2022, plusieurs zones de l’Ituri sont frappées par une escalade des violences, en grande partie attribuées à Codeco, un groupe armé se réclamant de la communauté lendu (agriculteurs), et apparu en 2018 pour lutter, selon lui, contre les abus de l’armée.
Ces récentes attaques surviennent quelques semaines après la signature d’un accord de cessez-le-feu par six milices opérant en Ituri, dont Codeco et le FPAC-Zaire. Malgré cet engagement, la violence persiste dans la province, où les populations restent prises en étau entre plusieurs groupes armés, notamment les ADF, également actifs dans le Nord-Kivu et qui n’ont pas participé aux pourparlers.
Depuis 1998, l’est de la RDC est en proie à un conflit complexe, alimenté par les milices rebelles et l’armée, en dépit de la présence de la Monusco, chargée de soutenir la stabilité dans le pays.