Sous la présidence de Kaïs Saïed, la Tunisie s’enfonce dans un discours politique où la critique d’Israël se confond dangereusement avec une hostilité ethno-religieuse assumée. Samedi, Tunis a publié un communiqué officiel condamnant ce qu’elle qualifie de « projet sioniste de contrôle total de Gaza », reprenant un vocabulaire le plus radical de la propagande anti-israélienne.
Le texte du ministère des Affaires étrangères, truffé d’accusations extrêmes, « crime contre l’humanité, génocide du peuple palestinien, atteinte éhontée au droit à l’autodétermination », s’inscrit dans une ligne idéologique que Kaïs Saïed martèle depuis son arrivée au pouvoir : Israël est présenté non pas comme un État avec lequel il faut négocier, mais comme une entité ennemie absolue, illégitime par essence.
Cette posture n’est pas nouvelle. En février 2023, Kaïs Saïed avait publiquement dénoncé un prétendu « complot » ourdi par des étrangers, insinuant que des « lobbies » et des « minorités » tentaient de déstabiliser la Tunisie, des propos qui avaient été largement interprétés comme un clin d’œil aux clichés antisémites.
Face à une crise économique asphyxiante, un chômage record et une opposition muselée, Kaïs Saïed instrumentalise la cause palestinienne pour détourner l’attention et rallier à lui une base populaire en quête de symboles nationalistes et religieux.
En appelant la communauté internationale à « mettre fin au génocide » et en refusant tout discours diplomatique nuancé, le régime tunisien s’isole sur la scène internationale et contribue à entretenir un climat d’hostilité globale envers les Juifs, bien au-delà de la seule question israélo-palestinienne.
Le dernier communiqué de Tunis intervient après l’annonce, vendredi, par le cabinet de sécurité israélien, d’un plan visant à reprendre le contrôle de Gaza.
Mais plutôt que de chercher à peser dans les discussions de paix, Kaïs Saïed choisit une nouvelle fois la voie de la surenchère idéologique, brouillant la frontière entre solidarité politique et discours de haine.
